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Dupont-Aignan veut présenter des candidats à chaque élection
13/01/2010 05:32
12/01/2010 12h45 GMT - POLITIQUE-PARTIS-DLR-VOEUX-ÉLECTIONS - Nouvelles de France - AFP
PARIS, 12 janvier 2010 (AFP) - Le président de Debout la République (DLR), Nicolas Dupont-Aignan, a annoncé mardi à Paris qu’il avait l’intention de présenter des candidats à chaque élection.
"Nous allons aller à chaque élection avec nos propres moyens", a déclaré M. Dupont-Aignan en présentant ses voeux à la presse.
"Pour les régionales, nous allons miser nos forces en Ile-de-France", a ajouté le député de l’Essonne, qui a coupé les ponts avec l’UMP en 2007. Des listes DLR seront présentées également en Haute-Normandie, en Lorraine et peut-être dans d’autres régions, a-t-il précisé.
"L’Ile-de-France vit sous le condominium de l’UMP et du PS", a jugé M. Dupont-Aignan. "Nous allons dénoncer l’imposture des Verts qui sont responsables des embouteillages en région parisienne et refusent la création d’un troisième aéroport en dehors de Ile-de-France. Nous contesterons aussi l’illusion du Grand Paris, ce projet du gouvernement qui prévoit un nouveau métro dans 20 ans alors que la priorité est à l’amélioration du réseau existant".
"Ces élections en Ile-de-France seront un premier test", a-t-il jugé après avoir rappelé que 300.000 personnes avaient voté pour ses listes aux européennes de 2009. "Nous irons ensuite aux cantonales de mars 2011 en présentant des candidats dans les neuf dixièmes des cantons et dans tous les départements", a-t-il annoncé.
"Nous voulons ainsi proposer des solutions qui ne viendront ni du PS ni de l’UMP alors qu’une alternance ne changerait rien", a-t-il jugé. "En revanche, les Français attendent de nous une alternative", a-t-il ajouté, en citant les domaines économiques et sociaux, de l’éducation, et de la sécurité.
M. Dupont-Aignan, qui se décrit comme un "gaulliste social", a aussi rendu hommage au président de la Cour des comptes Philippe Seguin dont il avait été l’un des collaborateurs.
"Il a représenté le gaullisme dans ce qu’il y a de plus grand", a-t-il dit. "Nous sommes convaincus qu’il faut pour la France une parole gaulliste", a-t-il ajouté en faisant référence à son mouvement.
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Ce n’est qu’un au revoir…
12/01/2010 14:26
Je reviens des obsèques de Philippe Séguin avec un goût amer. Certes la cérémonie fut belle et solennelle. Mais le peuple qu’il affectionnait tant était absent, les barrières de sécurité bloquant l’accès des anonymes, des sans-grade.
Il y avait dans la nef de l’église Saint-Louis des Invalides toute la classe politique française (ou presque…) comme si, soudain, celle-ci voulait exprimer un remord.
Au-delà bien sûr de la perte d’un être exceptionnel, comment s’empêcher de penser à la mise entre parenthèses - par ces mêmes dirigeants pressés d’honorer l’homme - de ses idées, de cette « certaine idée de la France » si chère au Général de Gaulle et pour laquelle il s’était tant battu. Heureusement les idées renaissent surtout quand elles sont en profonde adéquation avec la personnalité d’un peuple.
En filigrane, les commentateurs n’ont cessé d’insinuer que le « séguinisme » était parti avec son initiateur : vision « ancienne » pour les uns, édulcorée au fil du temps au point d’en devenir illisible pour les autres, à n’en pas douter il s’agirait davantage d’une posture liée à un caractère fort (parfois même un peu trop, nous dit-on) que de convictions pertinentes et solides dans la vie politique nationale.
Mais tout cela ne montre-t-il pas la gêne et la peur des adversaires politiques de Philippe Séguin de voir resurgir, après sa mort, son idéal de la France ? Un idéal resservi, faut-il le rappeler, à chaque élection par ceux-là mêmes qui s’empressent ensuite de lui tourner le dos. Mais un idéal de liberté et de justice qui, en réalité, l’a bel et bien emporté en mai 2005 avant d’être mis sous le boisseau par l’UMPS.
En voulant enterrer ses idées en même temps que l’homme, c’est un adieu définitif au séguinisme que les politiciens ont voulu dire, oubliant que l’intéressé lui-même n’excluait pas de revenir dans l’arène à l’issue de ce qui n’aurait été qu’une traversée du désert.
Convaincus de la justesse et de la modernité intactes de son idéal, nous dirons simplement au revoir à ce qu’a représenté Philippe Séguin, jusqu’à ce que la roue de l’histoire, avec notre concours, en fasse ressurgir la nécessité et en consacre la victoire.
Il nous revient maintenant de poursuivre le combat. Je suis conscient d’être désormais en première ligne pour porter cette certaine idée de la France. Quand j’aurai besoin de courage, je penserai à Philippe Séguin.
Le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre n’est-il pas de poursuivre ce qu’il a tenté avec tant de talent ? L’avenir dira si nous en sommes capables.
A nous de nous battre sans compromis et sans relâche pour être à la hauteur de cette responsabilité.
NDA
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Sauver le capitalisme financier oui, le réformer non !
11/01/2010 15:20
Le Monde, 04/01/2010
Après la crise, un conte parfaitement immoral,
par Jean-Paul Fitoussi
L'année 2009, où les plus grands dangers furent conjurés grâce à l'action des Etats, se termine sur un goût amer. Les gouvernements sont accusés d'avoir été dispendieux, d'avoir accumulé des dettes insoutenables et de préparer ainsi la crise à venir. La Commission européenne, aphone au plus fort de la tempête, retrouve sa voix pour soumettre 20 sur 27 pays de l'Union à la procédure pour déficits excessifs ! Il conviendrait qu'ils reviennent aux limites "raisonnables" du pacte de stabilité. Mais il n'y a rien de raisonnable dans l'époque que nous vivons, rien de rationnel dans les enchaînements qui nous ont conduits à pareil résultat.
Le comble du cynisme est atteint lorsque les agences de notation se mettent à redoubler leur surveillance sur la dette des Etats, et que les marchés, qui en furent les victimes, leur accordent la plus grande attention. Combien d'épargnants, combien d'institutions financières, ont-ils acheté, confiants dans leur notation, des titres donnés pour sûrs, alors qu'ils incorporaient des risques considérables ?
Cette incompétence des agences de notation est aujourd'hui mise au service des marchés de titres publics. Elle fut coresponsable de la crise en sous-évaluant les risques inhérents à la détention de titres privés ! Les mêmes causes ayant les mêmes effets, elle pourrait être à l'origine d'un approfondissement de la crise si elle s'exprime par une surévaluation des risques attachés à la détention des titres publics. Alors les gouvernements dont la note est dégradée et ceux qui craignent le même sort, contraints de conduire des politiques d'austérité, déferaient en même temps les mesures qui ont permis de contenir la crise.
Le conte est parfaitement immoral. L'effondrement du PIB qui fut la conséquence des errements des marchés financiers et des agences de notation (- 4 % en zone euro, plus 6 millions de chômeurs depuis le début 2008) est pénalisé du fait de ses effets mécaniques sur les déficits. Et les efforts des gouvernements pour éviter que l'imaginaire avide des marchés n'emporte l'économie apparaissent, par un curieux retour des choses, comme autant de faiblesses par rapport aux "lois" de la comptabilité. Notons que ceux qui, critiquant les Etats, légitiment les primes de risques exigées par les marchés, semblent manquer d'informations comptables !
Selon le Fonds monétaire international (FMI), les pays du G20 ont consacré en moyenne 17,6 % de leur PIB au soutien direct du système bancaire et seulement, toujours en moyenne, 0,5 % du PIB en 2008, 1,5 % en 2009, et 1 % en 2010 en mesures budgétaires discrétionnaires. Et il convient de noter, puisque c'est la zone euro qui parmi les grands pays développés se trouve (et se pense) la plus vulnérable à la surveillance des marchés, que sur les trois années considérées, la somme des plans de relance de ses pays membres fut seulement de 1,6 % de son PIB, comparée à 5,6 % pour les Etats-Unis.
C'est là où l'effort méritoire des gouvernements fut de courte vue. Consacrer de telles sommes au sauvetage du système financier, sans exiger en retour de véritables garanties, peut être justifié par l'urgence, mais manque de prescience. Constater que les agences de notation furent incompétentes, mais ne rien faire pour en réglementer le fonctionnement, semble aussi injurier le bon sens. Le contribuable va-t-il payer deux fois, une fois pour le sauvetage, et une autre parce que la dette contractée pour le faire est considérée de mauvaise qualité ?
On fait silence sur le coût considérable du sauvetage planétaire du système bancaire, et sur le coût historique en perte de PIB provoqué par ses dysfonctionnements, pour mettre en exergue le caractère dispendieux des sommes, mineures on l'a vu, consacrées par les Etats à l'atténuation des souffrances sociales.
Aussi, la pression sur les gouvernements monte-t-elle pour qu'ils réduisent les dépenses publiques et sociales ou qu'ils s'abstiennent de préparer l'avenir par des programmes d'investissement. En bref au lieu de s'interroger sur la responsabilité des politiques antérieures dans l'émergence de la crise, on s'emploie à hâter le retour à ces politiques ! Or la crise nous a enseigné trois leçons (au moins).
La première est qu'il convient de mettre le système financier sous surveillance, en le mieux régulant, pour qu'il ne puisse plus prendre de risques inconsidérés avec l'argent des autres, de ceux qui lui ont fait confiance, comme de ceux qui s'en sont tenus à l'écart (les contribuables). La deuxième est que la croissance ne fut soutenable (relativement) que dans les pays où le système de protection sociale est le plus développé, comme en France. La thèse selon laquelle si ces pays ont mieux résisté à la baisse, leur reprise sera plus lente, montre que ses tenants n'ont pas vraiment compris le concept de soutenabilité.
La troisième est que la crise fut globale et que la recherche à tout prix de la compétitivité ne ferait que l'aggraver. Les politiques de salut par les exportations n'ont de chances de réussir que si d'autres pays acceptent d'être en déficit. Une victoire à la Pyrrhus en somme, tant on connaît la responsabilité des déficits globaux dans la genèse de la crise. Il est encore temps de mettre en oeuvre ces enseignements.
Courriel : jeanpaul.fitoussi@ofce.sciences-po.fr.
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La mondialisation néolibérale est le problème, pas la solution. Mais il est interdit de le dire...
08/01/2010 15:41
“Contre les tabous indiscutés”
Par Maurice Allais, prix Nobel d’économie, Marianne, 5 décembre 2009.
Le point de vue que j’exprime est celui d’un théoricien à la fois libéral et socialiste. Les deux notions sont indissociables dans mon esprit, car leur opposition m’apparaît fausse, artificielle. L’idéal socialiste consiste à s’intéresser à l’équité de la redistribution des richesses, tandis que les libéraux véritables se préoccupent de l’efficacité de la production de cette même richesse. Ils constituent à mes yeux deux aspects complémentaires d’une même doctrine. Et c’est précisément à ce titre de libéral que je m’autorise à critiquer les positions répétées des grandes instances internationales en faveur d’un libre-échangisme appliqué aveuglément.
Le fondement de la crise : l’organisation du commerce mondial
La récente réunion du G20 a de nouveau proclamé sa dénonciation du « protectionnisme » , dénonciation absurde à chaque fois qu’elle se voit exprimée sans nuance, comme cela vient d’être le cas. Nous sommes confrontés à ce que j’ai par le passé nommé « des tabous indiscutés dont les effets pervers se sont multipliés et renforcés au cours des années » (1). Car tout libéraliser, on vient de le vérifier, amène les pires désordres. Inversement, parmi les multiples vérités qui ne sont pas abordées se trouve le fondement réel de l’actuelle crise : l’organisation du commerce mondial, qu’il faut réformer profondément, et prioritairement à l’autre grande réforme également indispensable que sera celle du système bancaire.
Les grands dirigeants de la planète montrent une nouvelle fois leur ignorance de l’économie qui les conduit à confondre deux sortes de protectionnismes : il en existe certains de néfastes, tandis que d’autres sont entièrement justifiés. Dans la première catégorie se trouve le protectionnisme entre pays à salaires comparables, qui n’est pas souhaitable en général. Par contre, le protectionnisme entre pays de niveaux de vie très différents est non seulement justifié, mais absolument nécessaire. C’est en particulier le cas à propos de la Chine, avec laquelle il est fou d’avoir supprimé les protections douanières aux frontières. Mais c’est aussi vrai avec des pays plus proches, y compris au sein même de l’Europe. Il suffit au lecteur de s’interroger sur la manière éventuelle de lutter contre des coûts de fabrication cinq ou dix fois moindres - si ce n’est des écarts plus importants encore - pour constater que la concurrence n’est pas viable dans la grande majorité des cas. Particulièrement face à des concurrents indiens ou surtout chinois qui, outre leur très faible prix de main-d’œuvre, sont extrêmement compétents et entreprenants.
Il faut délocaliser Pascal Lamy !
Mon analyse étant que le chômage actuel est dû à cette libéralisation totale du commerce, la voie prise par le G20 m’apparaît par conséquent nuisible. Elle va se révéler un facteur d’aggravation de la situation sociale. À ce titre, elle constitue une sottise majeure, à partir d’un contresens incroyable. Tout comme le fait d’attribuer la crise de 1929 à des causes protectionnistes constitue un contresens historique. Sa véritable origine se trouvait déjà dans le développement inconsidéré du crédit durant les années qui l’ont précédée. Au contraire, les mesures protectionnistes qui ont été prises, mais après l’arrivée de la crise, ont certainement pu contribuer à mieux la contrôler. Comme je l’ai précédemment indiqué, nous faisons face à une ignorance criminelle. Que le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy, ait déclaré : « Aujourd’hui, les leaders du G20 ont clairement indiqué ce qu’ils attendent du cycle de Doha : une conclusion en 2010 » et qu’il ait demandé une accélération de ce processus de libéralisation m’apparaît une méprise monumentale, je la qualifierais même de monstrueuse. Les échanges, contrairement à ce que pense Pascal Lamy, ne doivent pas être considérés comme un objectif en soi, ils ne sont qu’un moyen. Cet homme, qui était en poste à Bruxelles auparavant, commissaire européen au Commerce, ne comprend rien, rien, hélas ! Face à de tels entêtements suicidaires, ma proposition est la suivante : il faut de toute urgence délocaliser Pascal Lamy, un des facteurs majeurs de chômage !
Plus concrètement, les règles à dégager sont d’une simplicité folle : du chômage résulte des délocalisations, elles-mêmes dues aux trop grandes différences de salaires… À partir de ce constat, ce qu’il faut entreprendre en devient tellement évident ! Il est indispensable de rétablir une légitime protection. Depuis plus de dix ans, j’ai proposé de recréer des ensembles régionaux plus homogènes, unissant plusieurs pays lorsque ceux-ci présentent de mêmes conditions de revenus, et de mêmes conditions sociales. Chacune de ces « organisations régionales » serait autorisée à se protéger de manière raisonnable contre les écarts de coûts de production assurant des avantages indus a certains pays concurrents, tout en maintenant simultanément en interne, au sein de sa zone, les conditions d’une saine et réelle concurrence entre ses membres associés.
Un protectionnisme raisonné et raisonnable
Ma position et le système que je préconise ne constitueraient pas une atteinte aux pays en développement. Actuellement, les grandes entreprises les utilisent pour leurs bas coûts, mais elles partiraient si les salaires y augmentaient trop. Ces pays ont intérêt à adopter mon principe et à s’unir à leurs voisins dotés de niveaux de vie semblables, pour développer à leur tour ensemble un marché interne suffisamment vaste pour soutenir leur production, mais suffisamment équilibré aussi pour que la concurrence interne ne repose pas uniquement sur le maintien de salaires bas. Cela pourrait concerner par exemple plusieurs pays de l’est de l’Union européenne, qui ont été intégrés sans réflexion ni délais préalables suffisants, mais aussi ceux d’Afrique ou d’Amérique latine.
L’absence d’une telle protection apportera la destruction de toute l’activité de chaque pays ayant des revenus plus élevés, c’est-à-dire de toutes les industries de l’Europe de l’Ouest et celles des pays développés. Car il est évident qu’avec le point de vue doctrinaire du G20, toute l’industrie française finira par partir à l’extérieur. Il m’apparaît scandaleux que des entreprises ferment des sites rentables en France ou licencient, tandis qu’elles en ouvrent dans les zones à moindres coûts, comme cela a été le cas dans le secteur des pneumatiques pour automobiles, avec les annonces faites depuis le printemps par Continental et par Michelin. Si aucune limite n’est posée, ce qui va arriver peut d’ores et déjà être annoncé aux Français : une augmentation de la destruction d’emplois, une croissance dramatique du chômage non seulement dans l’industrie, mais tout autant dans l’agriculture et les services.
De ce point de vue, il est vrai que je ne fais pas partie des économistes qui emploient le mot « bulle ». Qu’il y ait des mouvements qui se généralisent, j’en suis d’accord, mais ce terme de « bulle » me semble inapproprié pour décrire le chômage qui résulte des délocalisations. En effet, sa progression revêt un caractère permanent et régulier, depuis maintenant plus de trente ans. L’essentiel du chômage que nous subissons —tout au moins du chômage tel qu’il s’est présenté jusqu’en 2008 — résulte précisément de cette libération inconsidérée du commerce à l’échelle mondiale sans se préoccuper des niveaux de vie. Ce qui se produit est donc autre chose qu’une bulle, mais un phénomène de fond, tout comme l’est la libéralisation des échanges, et la position de Pascal Lamy constitue bien une position sur le fond.
Crise et mondialisation sont liées
Les grands dirigeants mondiaux préfèrent, quant à eux, tout ramener à la monnaie, or elle ne représente qu’une partie des causes du problème. Crise et mondialisation : les deux sont liées. Régler seulement le problème monétaire ne suffirait pas, ne réglerait pas le point essentiel qu’est la libéralisation nocive des échanges internationaux, Le gouvernement attribue les conséquences sociales des délocalisations à des causes monétaires, c’est une erreur folle.
Pour ma part, j’ai combattu les délocalisations dans mes dernières publications (2). On connaît donc un peu mon message. Alors que les fondateurs du marché commun européen à six avaient prévu des délais de plusieurs années avant de libéraliser les échanges avec les nouveaux membres accueillis en 1986, nous avons ensuite, ouvert l’Europe sans aucune précaution et sans laisser de protection extérieure face à la concurrence de pays dotés de coûts salariaux si faibles que s’en défendre devenait illusoire. Certains de nos dirigeants, après cela, viennent s’étonner des conséquences !
Si le lecteur voulait bien reprendre mes analyses du chômage, telles que je les ai publiées dans les deux dernières décennies, il constaterait que les événements que nous vivons y ont été non seulement annoncés mais décrits en détail. Pourtant, ils n’ont bénéficié que d’un écho de plus en plus limité dans la grande presse. Ce silence conduit à s’interroger.
Un prix Nobel… téléspectateur
Les commentateurs économiques que je vois s’exprimer régulièrement à la télévision pour analyser les causes de l’actuelle crise sont fréquemment les mêmes qui y venaient auparavant pour analyser la bonne conjoncture avec une parfaite sérénité. Ils n’avaient pas annoncé l’arrivée de la crise, et ils ne proposent pour la plupart d’entre eux rien de sérieux pour en sortir. Mais on les invite encore. Pour ma part, je n’étais pas convié sur les plateaux de télévision quand j’annonçais, et j’écrivais, il y a plus de dix ans, qu’une crise majeure accompagnée d’un chômage incontrôlé allait bientôt se produire, je fais partie de ceux qui n’ont pas été admis à expliquer aux Français ce que sont les origines réelles de la crise alors qu’ils ont été dépossédés de tout pouvoir réel sur leur propre monnaie, au profit des banquiers. Par le passé, j’ai fait transmettre à certaines émissions économiques auxquelles j’assistais en téléspectateur le message que j’étais disposé à venir parler de ce que sont progressivement devenues les banques actuelles, le rôle véritablement dangereux des traders, et pourquoi certaines vérités ne sont pas dites à leur sujet. Aucune réponse, même négative, n’est venue d’aucune chaîne de télévision et ce durant des années.
Cette attitude répétée soulève un problème concernant les grands médias en France : certains experts y sont autorisés et d’autres, interdits. Bien que je sois un expert internationalement reconnu sur les crises économiques, notamment celles de 1929 ou de 1987, ma situation présente peut donc se résumer de la manière suivante : je suis un téléspectateur. Un prix Nobel… téléspectateur, Je me retrouve face à ce qu’affirment les spécialistes régulièrement invités, quant à eux, sur les plateaux de télévision, tels que certains universitaires ou des analystes financiers qui garantissent bien comprendre ce qui se passe et savoir ce qu’il faut faire. Alors qu’en réalité ils ne comprennent rien. Leur situation rejoint celle que j’avais constatée lorsque je m’étais rendu en 1933 aux États-Unis, avec l’objectif d’étudier la crise qui y sévissait, son chômage et ses sans-abri : il y régnait une incompréhension intellectuelle totale. Aujourd’hui également, ces experts se trompent dans leurs explications. Certains se trompent doublement en ignorant leur ignorance, mais d’autres, qui la connaissent et pourtant la dissimulent, trompent ainsi les Français.
Cette ignorance et surtout la volonté de la cacher grâce à certains médias dénotent un pourrissement du débat et de l’intelligence, par le fait d’intérêts particuliers souvent liés à l’argent. Des intérêts qui souhaitent que l’ordre économique actuel, qui fonctionne à leur avantage, perdure tel qu’il est. Parmi eux se trouvent en particulier les multinationales qui sont les principales bénéficiaires, avec les milieux boursiers et bancaires, d’un mécanisme économique qui les enrichit, tandis qu’il appauvrit la majorité de la population française mais aussi mondiale.
Question clé : quelle est la liberté véritable des grands médias ? Je parle de leur liberté par rapport au monde de la finance tout autant qu’aux sphères de la politique.
Deuxième question : qui détient de la sorte le pouvoir de décider qu’un expert est ou non autorisé à exprimer un libre commentaire dans la presse ?
Dernière question : pourquoi les causes de la crise telles qu’elles sont présentées aux Français par ces personnalités invitées sont-elles souvent le signe d’une profonde incompréhension de la réalité économique ? S’agit-il seulement de leur part d’ignorance ? C’est possible pour un certain nombre d’entre eux, mais pas pour tous. Ceux qui détiennent ce pouvoir de décision nous laissent le choix entre écouter des ignorants ou des trompeurs.
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Mort d'un géant
07/01/2010 12:51
Je viens d’apprendre la mort de Philippe SEGUIN ; je suis profondément triste car c’était un géant. Un homme d’Etat plus qu’un homme politique.
Il aimait passionnément la France, respectait par-dessus tout l’Etat et ne supportait pas les médiocrités courantes de la vie politique.
Son caractère était à la mesure de son exigence envers lui-même comme envers les autres. Il avait un grand cœur et était d’une extrême sensibilité.
Il avait l’étoffe d’un Président de la République, malheureusement pour la France, ce ne fut pas son destin.
Comme vrai Gaulliste, il nous manquera énormément.
Nicolas DUPONT-AIGNAN Président de Debout la République
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